Mise en réseau d'agriculteurs

Domain of activity
  • Analysis of practice
  • Animation of group
Objective of the tool/method L’expérience est à la base de la construction des savoirs agroécologiques. Faire le lien avec cette dimension concrète est donc un élément clef du processus de formation, l’idée étant de donner à voir des expériences plutôt que des recettes, des parcours singuliers dans un contexte spécifique plutôt que des modèles à transférer. Par ailleurs, les agriculteurs sont souvent demandeurs d’échanges entre pairs pour évoluer dans leurs pratiques, enrichir leurs savoirs, voire même définir en commun des expérimentations. La création de groupes locaux d’échange, à l’échelle d’un terroir, peut donc répondre à ces différents besoins. Cela pose néanmoins la question de l’animation de ces groupes d’échange, de la place des organismes de formation, et les liens possibles avec d’autres structures impliquées dans ces dynamiques locales. Cette fiche n’a pas vocation à donner des réponses à ces interrogations qui sont à aborder à l’échelle locale ; elle vise néanmoins à éclairer sur l’intérêt d’une telle dynamique et sur les liens possibles à la formation. ____
Description of the tool __Des groupes locaux d’échange, pour quoi ?__ Souvent les agriculteurs travaillent de manière plutôt isolée sans beaucoup de liens avec leurs pairs, hormis dans certains cas (coopérative de producteurs, d’utilisateurs de matériel agricole, etc.). Sur le terrain, ce besoin d’échange « à l’échelle locale » est souvent exprimé, comme cela a été vérifié dans le cadre de la démarche de recueil / valorisation des savoirs agroécologiques accompagnée par Geyser dans les Parcs naturels régionaux de Provence. Ce qui semble manquer aux agriculteurs, dans certains territoires, c’est justement un espace d’échange pour confronter leurs expériences et pour travailler plus collectivement à l’amélioration de leurs pratiques, en dehors des enjeux organisationnels. La mise en place et l’animation de groupes d’échange à l’échelle de petites régions agricoles peuvent répondre à ce besoin. Selon le niveau d’engagement et d’intérêt des agriculteurs, le groupe d’échange peut être soit / ou à la fois, un espace : - de partage des besoins, ce qui donne des pistes pour orienter les travaux de collecte de savoirs et les modalités de leur valorisation, - de mutualisation et de confrontation des savoirs, ce qui permet ce faisant une analyse collective (sur le principe d’un croisement de regards, sans chercher à valider / invalider), - de démonstration, dans le sens d’ouverture de sa ferme pour partager ses pratiques, - d’expérimentation collective (pour tester la pertinence de certains savoirs). Ainsi, en Camargue ou dans le Queyras, ces groupes d’échange ont permis d’enrichir et de mutualiser des savoirs et d’élaborer des propositions de mesures dans le cadre des dispositifs agri-environnementaux. Dans le Lubéron, ils ont abouti à la mise en œuvre de protocoles d’expérimentation sur les céréales anciennes associant agriculteurs et organismes techniques. De tels groupes d’échange peuvent par ailleurs jouer un rôle d’interface très utile entre la formation et la profession agricole et nourrir la formation d’expériences concrètes. Les formateurs peuvent s’appuyer sur un réseau d’agriculteurs prêts à partager leur vécu et leur expérience. Mais pour que de telles collaborations puissent se construire dans la durée, les objectifs, mais aussi le rôle des différents acteurs sont à clarifier au plus tôt. Est à prendre en compte, en particulier, le niveau d’implication des différents des acteurs : - L’établissement de formation peut participer : o en tant que simple acteur du territoire : ce qui permet notamment une meilleure intégration des problématiques, des pratiques et des savoirs locaux dans les cursus de formation ; o en tant qu’animateur : ce qui le positionne aussi dans un rôle pro- actif d’animation du territoire. - Les étudiants peuvent s’impliquer dans une démarche de collecte / de valorisation des savoirs locaux. - Les agriculteurs peuvent s’investir dans la formation ponctuellement ou plus régulièrement. Les modalités du partenariat sont à caler sur un principe gagnant / gagnant, en veillant à l’intérêt de chacun à s’impliquer dans le groupe d’échange : - Les formateurs peuvent mobiliser le réseau d’agriculteurs pour répondre aux besoins de la formation (visite de ferme, travaux collectifs, stage,...) et s’appuyer ainsi sur des expériences concrètes. - Les agriculteurs impliqués dans la formation sont en droit d’attendre une contrepartie (échanges / conseils sur la conduite d’une production, appui pour la réalisation de certains travaux, rétribution,...). __La conduite des groupes locaux d’échange__ Les échanges sont à structurer à l’échelle d’une petite région / par filière de production / sur une thématique spécifique, après quelques entretiens préalables qui permettent de préciser les besoins. Quelques recommandations pour l’animation d’un groupe d’échange - La parole est d’abord donnée aux agriculteurs qui sont prêts à partager un savoir agroécologique. - La participation de conseillers agricoles, de chercheurs ou de citoyens motivés peut permettre le croisement de regards. - La conduite d’un groupe local d’échange se fait sur le même principe qu’un entretien visant la collecte de savoirs : identification des hypothèses / sujets à approfondir. On peut aussi commencer par présenter succinctement les éléments dont on dispose déjà pour inviter l’assemblée à compléter. - Ne pas perdre de vue qu’il s’agit aussi de répondre à des besoins locaux : les identifier avec le groupe préalablement et se mettre d’accord sur les modalités qui permettront d’y apporter des réponses (échanges en salle, visites sur le terrain, expérimentation de certaines pratiques). Un groupe d’échange peut se réunir ponctuellement. Il est cependant important de maintenir un lien régulier avec les membres du réseau pour maintenir leur mobilisation dans la démarche. L’idéal est de prévoir un rythme de rencontre / réunion régulier, en lien avec les objectifs fixés, le calendrier des travaux agricoles et la disponibilité des agriculteurs.
Contact Jean-Luc Camapgne
Address 43700 CHASPINHAC
Town CHASPINHAC
Author of the index card Marie-Laure Girault
Author structure Association Geyser