Une démarche de dialogue autour d’un documentaire sujet à controverse

Subtitle / abstract A travers cette séquence, à partir de points de vue différents, il s’agit à la fois de mettre en avant l’importance de la posture de neutralité (ou plus exactement de multipartialité) du formateur, et d’autre part de questionner les apprenants dans leur p
Domain of activity
  • Educational sequence
  • Training
Objective of the tool/method A travers cette séquence, à partir de points de vue différents, il s’agit à la fois de mettre en avant l’importance de la posture de neutralité (ou plus exactement de multipartialité) du formateur, et d’autre part de questionner les apprenants dans leur posture d’écoute. Le formateur se retrouve donc dans un exercice de médiation / animation, et non pas dans un acte de transmission. Par ailleurs, le groupe se retrouve en situation de dialogue pour avancer collectivement malgré les divergences exprimées. Pour travailler sur cette séquence, il est donc préférable que le cas servant de support (sous forme de vidéo ou autre) soit assez « clivant ». Par exemple, on peut proposer un documentaire qui donne une lecture très techniciste de l’agro-écologie, ou au contraire une vision très idéaliste. Les éléments ci-dessous sont basés en grande partie sur l’expérience de Geyser en matière de dialogue territorial, dont la spécificité est d’intégrer les principes de la médiation dans la prise en charge collective des problématiques environnementales ou de développement des territoires.
Description of the tool A partir du visionnage ou de la lecture d’un documentaire ou de la lecture d’un article, le formateur propose au groupe d’engager une démarche de dialogue à partir des points de vue de chacun. Cette démarche peut se scinder en trois étapes clef : **__Première étape : construction d’une vision commune sur un sujet donné__** Le formateur propose un tour de table des différents points de vue. Il ne s’agit pas ici de chercher à mettre tout le monde d’accord, mais de faire en sorte que les points de vue des uns et des autres aient été entendus et compris. Pour le formateur, il s’agit d’être particulièrement attentif à ce que chacun formule ce qui est important pour lui (et dépasse progressivement le stade des positions). Cela implique donc de sa part une écoute active (reformuler, inviter à approfondir…) sans émettre de jugement sur le point de vue exprimé ; attention, cela ne signifie pas qu’il n’a pas d’avis sur la question, mais qu’il se détache de son point de vue personnel pour permettre l’expression de tous les autres. L’ensemble des participants est invité également à adopter une posture d’écoute sans interférer dans l’expression des différents points de vue. Avant de passer à l’étape suivante, on aura pris soin de bien noter et de partager (en écrivant au tableau, par exemple) l’ensemble des valeurs et des besoins exprimés. Exemples de valeurs et besoins pouvant être exprimés après le visionnage d’un documentaire proposant une vision « clivante » de l’agroécologie - Pour moi, dans la démarche agro-écologique ce qui est important, c’est de mettre en priorité le respect du vivant dans toutes ses dimensions. - Pour moi, il est important que l’on sorte d’une approche trop idéaliste et que l’on intègre les réalités économiques. - Pour moi, il est important que l’on soit attentif à ne pas imposer une vision de l’agro-écologie qui serait fondés sur des principes écologiques rigides. Cette étape permet également de faire apparaître les points de désaccord, sur lesquels, en l’état, il sera difficile d’avancer ainsi que les points restant à approfondir, sur lesquels le groupe a besoin de plus d’éléments pour avancer. Exemple de point de désaccord : Compatibilité de la démarche agro-écologique avec l’utilisation d’OGM Exemple de point à approfondir : Peut-on parler d’agro-écologie dans le cadre de systèmes de production entièrement maîtrisés sous serre ? **__Deuxième étape : Formulation de grands enjeux partagés__** A partir des valeurs exprimées à l’étape précédente, le groupe est invité à se mettre d’accord sur un / des enjeux partagés ; cela revient à formuler ce qui fait sens pour le groupe, ce que l’on retient comme étant important dans une démarche agro-écologique (ce qui est en jeu). Exemple d’enjeu partagé : Mieux valoriser les ressources d’un territoire dans le respect des équilibres naturels. Le formateur anime donc les échanges, toujours sur un principe d’écoute et de respect mutuel de manière à favoriser l’expression de tous. Chacun est encouragé à prendre en compte ce qu’il a entendu et compris dans l’étape précédente pour favoriser les convergences et la formulation d’enjeux partagés. **__Troisième étape : Formuler des recommandations / propositions partagées__** Il s’agit dans cette dernière étape de la séquence de se projeter dans des propositions qui répondent aux enjeux formulés à l’étape précédente, en tenant compte des valeurs exprimées lors de la première étape. C’est une façon pour le groupe de renforcer la prise de conscience que si l’on n’est pas d’accord sur tout, on peut néanmoins trouver des points d’accord permettant d’avancer collectivement, à partir du moment où chacun est dans l’ouverture vis-à-vis du point de vue de l’autre. Dans cette étape, le formateur, est toujours dans sa fonction de médiation / animation, avec pour objectif de favoriser la créativité du groupe. Pour favoriser l’approfondissement des propositions, cette dernière étape peut être conduite en sous-groupes thématiques. Exemple de proposition : Collecter les savoirs locaux auprès d’anciens agriculteurs, permettant de mieux comprendre l’utilisation passée du territoire et son évolution pour mieux prendre en compte ses potentialités.
Succes factor
Challenges Une telle approche, basée sur le dialogue, est particulièrement adaptée à l’approche des savoirs agro-écologiques qui, par définition, en fonction des contextes, des circonstances, des expériences peuvent être sujets à débat. Plus largement, elle interroge la posture de chacun, formateur et apprenants, dans l’approche des réalités d’un terroir. Une démarche privilégiant le dialogue est particulièrement utile en particulier dans la phase d’analyse des savoirs collectés. Ce qui compte dans la démarche d’analyse, ce n’est pas d’aboutir à leur validation ou au contraire à l’invalidation de certains savoirs mais de permettre le croisement des regards et de prendre en compte les différents apports. Cette approche favorise ainsi l’hybridation des savoirs. Cela fait écho à la démarche proposée pour l’organisation et l’animation de groupe d’échanges structurés à l’échelle d’une petite région terroir autour d’un groupe d’agriculteur (voir fiche sur les Liens agriculteurs / réseau de démonstration /formation).
Contact Jean-Luc Campagne
Address Broulhac
Town 43700 Chaspinhac
Author structure Geyser